Quand on part en randonnée dans les Vosges, eh ben on pense à des tas de trucs. Il suffit d’une pensée ou deux pour s’occuper l’esprit tout une journée… On pense à la fois à plein de choses, et à la fois à rien. Alors de temps en temps, on pousse la réflexion plus loin.
Sur les sentiers des Vosges, chacun sa part
L’autre jour, je randonnais dans la réserve naturelle du Grand Ventron dans la vallée de la Thur. On la traverse en une journée à l’ombre des sapins et des hêtres d’altitude. C’est un cadre naturel merveilleux et à l’abri du tapage sonore de la route des crêtes. Dans les Vosges, c’est devenu rare de ne pas entendre de moteur de voiture ou de moto !
Et au détour du chemin, juste avant le Col de l’Étang et son point de vue à couper le souffle sur le lac de Kruth, mon œil est attiré par une petite tache blanche qui n’a rien à faire là, au pied d’un arbre.
Un emballage plastique d’une barre de céréales. Tout entier, pas le genre à être tombé par mégarde et à avoir été poussé par le vent. Non non, posé intentionnellement au pied de l’arbre, à côté du chemin.
Haut-Rhin propre
En continuant mon chemin, je me demande comment il est encore possible en 2019 de balancer son emballage en pleine nature. Et puis quelques pas plus tard, une autre pensée me vient à nouveau à l’esprit : “comment est-il possible en 2019 que je ne ramasse pas cet emballage ?!”.
Quand j’étais petit, je participais à l’opération “Haut-Rhin Propre” : avec la maîtresse et les écoliers des autres classes, on partait une journée dans la vallée de Kaysersberg pour ramasser les déchets laissés sur le bords des chemins. J’y pense en me baissant pour mettre le papier dans ma poche et continuer ma rando.
Et au fur et à mesure de la journée, je suis devenu plus attentif à ce qui traînait à côté de mes pieds. Je garnissais mes poches d’autres emballages, de bouchons de bouteille, de morceaux de plastique en tout genre. Et le soir venu, alors que je m’apprête à passer la nuit dans une cabane au-dessus de la vallée de Munster, je me dis que depuis les opérations “Haut Rhin propre”, nos montagnes sont toujours polluées. Comme si rien ne changeait.
Rando pour le climat
Pourtant la communauté scientifique ne cesse d’alerter sur l’urgence d’agir ! Tous les voyants environnementaux sont au rouge, notre planète se meurt, l’avenir de notre civilisation est en danger et malgré cela, l’humanité doit faire face à l’inaction des dirigeants.
Si les Marches pour le Climat se succèdent un peu partout en France et dans le monde (près d’un millier à Strasbourg pour la 6e marche pour le climat le 25 mai), je me demande combien d’années encore les enfants devront-ils ramasser les déchets des autres, des adultes ?
S’il faut encore rappeler que la montagne est fragile et que nos Vosges ne sont pas éternelles, il est surtout temps d’agir. Aujourd’hui et pour toutes les prochaines fois où j’irai en montagne, une pensée m’accompagnera : chacun doit faire sa part.
Et pour moi, ce sera un bout de plastique que je jetterai dans la bonne poubelle une fois redescendu dans la vallée.
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