Long de 150 km, le West Highland Way est un trek en Écosse qui traverse une partie des Highlands écossaises et se parcourt en une semaine environ, au rythme de vingt kilomètres par jour. Depuis la région de Glasgow, le West Highland Way vous emmènera jusqu’à Fort William, au pied du Ben Navis, le sommet de la Grande-Bretagne. On traverse les montagnes, les lochs immenses et les rivières sauvages des Highlands de l’Ouest en suivant un parcours balisé tout du long.
Cet article a été publié pour la première fois sur Or Norme Magazine !
Trek en Écosse : carnet de route sur le West Highland Way
Ruksak sanglé sur les épaules, je vous emmène dans ma rencontre grandeur nature avec l’Écosse !
🏃🏻♂️150km
⏱ 7 jours de trek environ
🏔 1 Parc National traversé
🏞 3 lochs immenses à admirer
Le tracé du West Highland Way
Je me suis mis en route dès le lendemain de mon arrivée à Glasgow, un sac beaucoup trop chargé sur le dos. Après une première journée à marcher dans une campagne qui rappelle la Comté de Bilbon Sacquet, je dressais la tente au bord du chemin. Tout autour, la lande. Et au loin, les montagnes hautes et belles. L’aventure commençait là, après les trente premiers kilomètres.
Quand le soleil s’est couché pour ma première nuit au cœur de l’Écosse, la cime des chênes se découpait en ombres chinoises dans un ciel de feu. C’était beau à en pleurer, à s’en éclater les yeux. La nuit était polaire et annonçait des jours de beau temps, idéal pour s’enfoncer sereinement dans les Highlands !
C’est une étrange impression que celle des premières minutes de marche. Le soleil vient de se lever et un sentiment de liberté absolue envahit le marcheur. On vient de replier sa tente et de refaire son sac qu’on enfile sur les épaules. Tout ce dont on a besoin se trouve sur son dos.
Il n’y a plus qu’à avancer.
Pendant la deuxième journée de ce trek en Écosse, le paysage se transforme au rythme de la marche. Les étendues immenses de collines sans arbre succèdent à la campagne vallonnée. Sur la carte, le gaélique des lieux-dits remplace doucement l’anglais. Rowardennan, Balloch, Ptarmigan, Creag an Fhithich…
Le regard porte loin, il glisse sur toute la bruyère mauve. Des taches de lumière dorée ça et là comme dans une peinture romantique.
Et puis il y a les grands lacs. Le vent transforme leur couleur au fil de la journée. Mauve pâle le matin, gris profond le soir. L’eau défile au même rythme que les nuages et ne bientôt, un seul gris de plus en plus sombre se forme.
C’est chaque jour une pièce de théâtre sans dialogue que la nature me joue. La brise glaciale fait clapoter les eaux du Loch Lomond sur les plages de galets. Elle porte les murmures de l’autre rive : le chant des rivières qui viennent se coucher dans le lit du loch ; le train de marchandises qui roule au pied des montagnes… Le bruit des essieux résonne. Le son arrive à mes oreilles après avoir parcouru toute l’étendue d’eau nue. Le train se fait entendre avant de se faire voir. Long serpent bruyant qui perce le flanc des montagnes.
Souvent, il pleut. Parfois horizontalement. Il tombe une pluie persistante.
Une pluie qui s’infiltre absolument partout, jusqu’à venir vous rouiller la carcasse. C’est une erreur de partir sans être prêt à se laisser complètement modeler par le voyage, le trek, la nature. Il faut se soumettre à leur bon vouloir chaque jour. Courber la tête devant les éléments, rentrer la tête dans les épaules et attendre que ça passe. Le marcheur se sent devenir marin dans les 40ièmes rugissant : plus rien, une plume dans les pattes d’un ours.
Mais le soir au village (que je trouve toujours comme par hasard), il y a le pub. Le lieu de vie par excellence. Tout est plus intense au pub : de la Tennents fraîchement tirée au whisky Glencoe 16 ans d’âge, brûlant, dans lequel s’oublient quelques glaçons, tout est plus fort. Dans les villages d’Écosse, on trouve aussi des maisons symétriques et des enfants trop épais. Quand la nuit est tombée, les premiers feux de tourbe sont allumés dans les cheminées alors que les gamins sont encore en t-shirt.
Dans la nuit glaciale, on sent les morsures du froid portée par les vents polaires et atlantiques.
Après 6 jours de marche, je découvre l’un des plus beaux spots de cette aventure sur les bords d’un loch. Quand le soleil se couche, c’est comme si chaque montagne s’était allumée à tour de rôle dans un concours de beauté entre le ciel et la terre. Puis le matin, les rayons de soleil apportent une lumière dorée à la forêt. Les montagnes se reflètent alors dans les eaux du lac. Comme un miroir immense. Quelques canards s’ébrouent dans les reflets dorés alors que les pins projettent leur ombre sur la tente.
Vient enfin Fort William et la fin de ce trek en Écosse. À son extrémité se trouve la statue d’un marcheur qui se masse le pied, un sourire de satisfaction sur le visage. Il regarde la rivière Lochy qui s’élargit avant de se jeter dans les eaux salées de la mer d’Écosse.
On comprend alors subitement que tout s’arrête maintenant. Sans s’y être vraiment préparé. Ici, chaque marcheur a sur le visage le même air fier et ravi en regardant la rivière…
Et vous, avez-vous déjà fait ce trek en Écosse ? Vous en avez pensé quoi ? Dites-le nous en commentaire et sur la page Facebook de Vosges qui peut !